Le van n’avait pas le choix, nous si. C’est après une longue hésitation pour ma part que je me suis laissé convaincre et embarquer à bord de cette machine infernale, pour une traversée de 11 jours , reliant le port d’Anvers à Halifax au Canada. La première grande étape du voyage, le sas de décompression sans connexion.
Les premiers jours , nous les passons entre les ports d’Anvers puis Liverpool avant de se jeter dans le grand bain de l’Atlantique. Sur notre route, on peut croiser encore voiliers et navires, plateformes pétrolières et champs d’éoliennes.
Puis plus rien. Juste le cargo qui file doucement sur une immense nappe d’eau calme qui vous berce .Ensuite, tout n’est que variation: volume du vent, balancement du bateau, mouvement des vagues, battements du cargo, intensité lumineuse; on a senti et capté les rythmes jour après jour.
Pendant la traversée, on avance tout en ayant la sensation de décélérer. Le temps se rallonge à mesure que filent les fuseaux horaires ( 5 en tout). Le rythme de la puissante machine est lent, à peine à 30 km/heure. Ça laisse le temps d’observer, du scruter l’horizon et de voir, par chance ( la patience ne paye pas toujours) quelques mammifères marins.
A l’arrivée, c’est cependant avec un goût de trop peu que nous débarquons à Halifax et que nous prenons la mesure, au sens premier du terme, de notre majestueux vaisseau.
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