Carnet de Route – Page 3 – phonography.world

Le van n’avait pas le choix, nous si. C’est après une longue hésitation pour ma part que je me suis laissé convaincre et embarquer à bord de cette machine infernale, pour une traversée de 11 jours , reliant le port d’Anvers à Halifax au Canada. La première grande étape du voyage, le sas de décompression sans connexion.

Les premiers jours , nous les passons entre les ports d’Anvers puis Liverpool avant de se jeter dans le grand bain de l’Atlantique. Sur notre route, on peut croiser encore voiliers et navires, plateformes pétrolières et champs d’éoliennes.

Puis plus rien. Juste le cargo qui file doucement sur une immense nappe d’eau calme qui vous berce .Ensuite, tout n’est que variation: volume du vent, balancement du bateau, mouvement des vagues, battements du cargo, intensité lumineuse; on a senti et capté les rythmes jour après jour.

Pendant la traversée, on avance tout en ayant la sensation de décélérer. Le temps se rallonge à mesure que filent les fuseaux horaires ( 5 en tout). Le rythme de la puissante machine est lent, à peine à 30 km/heure. Ça laisse le temps d’observer, du scruter l’horizon et de voir, par chance ( la patience ne paye pas toujours) quelques mammifères marins.

A l’arrivée, c’est cependant avec un goût de trop peu que nous débarquons à Halifax et que nous prenons la mesure, au sens premier du terme, de notre majestueux vaisseau.

Au port d’Anvers, on se sent tout petit, un minus face à la grandeur et la décadence de l’industrie avec un grand I. Centrale nucléaire, éoliennes, pétrochimie, container et champs de voitures neuves à perte de vue.
Univers pollué polluant, le port reste le poumon économique d’Anvers, une ville à part entière, qui fait travailler près de 65 000 personnes. Une machinerie fascinante, sur fond sonore métallique lourd et resonant, lorsque les containers sont chargés.
A la tombé de la nuit, les silhouettes massives des grues maritimes déchirent le décor. Un spectacle de marionnettes bien rodé sur fond bleu rose.

Port d’Anvers: Chargement du véhicule 1 jour avant les passagers donc prévoir 1 nuit d’hôtel à Anvers . Une fois sans véhicule, le seul moyen de transport reste le taxi ( ou un pote belge).Nous avons pris le taxi conseillé par notre compagnie de bateau, ceux ci connaissant parfaitement le déroulé: récupération au port, pose à l’hôtel, récupération le lendemain, passage à l’immigration, passage au port, dépose au pied du bateau. Vu la grandeur du port, il est impossible de faire toutes ces étapes à pied et sans indications claires (de plus, vous serrez chargés avec vos affaires pour 12 jours de Cargo). Même si ces taxis mandatés par la compagnie de bateau sont moins chers que ceux de la ville, prévoir un billet de 125€ pour cette prise en charge.