Sans l’avoir prémédité, nous avons passé la majeur partie de notre séjour aux USA dans l’Utah, un état où 80 % de la population vie à Salt Lake City ; le reste n’est que désert et canyon, tous singuliers, tous beaux à en crever.
Dans son livre « Désert solitaire », Edward Abbey explique comment ces décors bruts, arides et fragiles sont devenus au fil des années des parcs nationaux protégés, rendus accessibles au public via des axes routiers. Et la frontière reste mince entre préservation et universalisation des lieux. Certains parcs ressemblent maintenant à de grands circuits du point de vue, des drive-in de la photographie, des paradis du selfie prêt-à-emporter.
Sans bouder les infrastructures mises en places, il fallait trouver un équilibre entre attractions touristiques et exploration solitaire, pour capter, avec nos micros, la beauté silencieuse du désert.
Le off road:
en marge de ces routes très empruntées, des pistes pour véhicule 4×4 sillonnent les parcs et restent moins fréquentées. Parfois vertigineux, un poil dangereux, ces hors-pistes transforment toute personne en explorateur, redonnent des sensations d’aventure et permettent de découvrir des zones quasi-désertiques. L’environnement idéal pour nos prises de son. Nous avons gravité longuement autour du parc Canyonlands, dont les pistes font tourner les têtes :
la shafer road nous a emmené tout droit dans le décor de la scène finale de Thelma et Louise, la potash road nous a fait perdre une protection plastique, une autre nous a fait renoncer. Toutes nous ont donné le grand frisson et cette sensation d’immersion totale, de perte de repère dans l’immensité du désert.
Les nuits :
loin des campings officiels au sein des parcs qui affichent complet même hors saison, nous avons pu établir nos camps du soir en toute liberté.
Spot à la mad max avec des engins fous du désert ou seuls au bord d’un canyon, les ambiances sont uniques.
Nous avons profité de ces bivouacs perdus pour laisser les micros branchés durant certaines nuits. Ces pièges sonores sont idéals pour surprendre l’activité animale du coucher au lever du soleil, c’est ici que tout se joue.
Les randos :
l’évidence. La rando reste le meilleur moyen pour une immersion totale dans les parcs. Il suffit de faire quelques kilomètres, même sur les sentiers prisés, pour se retrouver (presque) seul et pouvoir tenter quelques prises de son. Peu balisés, les sentiers suivent naturellement les courbes du terrain, sans en contourner les obstacles, et donnent cette sensation d’exploration intuitive. On retient Devil’s Garden Trail à Arches, Elephant Hill à Canyonlands, Peek-A-Boo Loop à Bryce Canyon, Angels landing et the Narrows à Zion.
Les alternatives :
par manque de temps ou d’argent, certains parcs passent à l’as. C’est le cas Antelope Canyon, très populaire pour ces fameux slots canyons, étroits et rougeoyants.
En échangeant les bons plans entre voyageurs, on a pu trouver les alternatives qui valent le détour. C’est le cas du Red canyon à Kanab. Douze kilomètres de marche dans le sable, pour avoir le canyon pour soi, faire quelques prises de son et une belle phonography.